Laideur amortie

Présence d'esprit incessante,glorifiante,lassante,méchante,absente.

Regarde comme tu es laid ,crochu de cette imparfaite reliure qu'est ce corps érodé ,une tombe,une trombe,un piège qui pige tout,subit tout ,refoule tout ,maigre,frêle,solide et bref,une vraie prison pour un esprit si révolté,tant des-aventuré tellement coincé dans un prisme barbare ,sélectif,riant de tout,faisant de tout un rien du tout un rien et un rien qui n'est tout.

Simple prise de tête d'une personne meurtri pourtant d'un corps tellement riche,de graisse et de parfum,un paradoxe inachevé,un squelette marmonné de pensées cicatrisées sous un sein voyageant parmi les truffes vagabonds .

Mais pour qui me prenez vous tous ,pour une tête ou un clou,je ne suis pas ici pour ça,je suis pas ici du tout,par toi ,toi et finalement au dessus de la tour et au dessous d'un petit.

regarde comme tu es jolie,tu es si belle ,tes os sortent de l'ordinaire, ils sortent même de ta peau si douce qu'on a l'impression de toucher le fin mielleux sol ,sous couche moelleuse et délicieuse que j'aime particulièrement lécher de mes doigts esquintés.

Fraîcheur tranchante,laideur rafraîchissante,une perfection non dû,une âme hypnotisée par un corps déjà soudé par toute cette bouée,de non dit ,de paraphrase effrénées de vie méconnue.

Les Vieilles, Francisco Goya, 1808-1812, Lille Musée des Beaux-Arts